La maison de quentin
Le projet de Quentin
Quentin, élève en section maçonnerie, est un jeune qui bouge tout le temps. Il est impossible pour lui, de tenir sur une chaise plus de 10 min sinon ses fourmis le reprennent dans les jambes, ce qui implique dans ses apprentissages, d’extrêmes difficultés.
Après plusieurs essais infructueux ou sans grand intérêt, Quentin n’arrive pas à finir quoi que ce soit. Mais lors de la dernière rentrée des petites vacances scolaires, il est d’attaque. Il va voir son professeur et d’un ton décidé lui dit : » je voudrais faire quelque chose qui me rende fier de moi ! »
Son professeur d’atelier sachant que ce jeune homme avait quand même acquis les bases de la maçonnerie lui répondit du tac au tac : « Et si tu construisais une maison? Pas un grand modèle. Mais Juste au format de l’atelier. »
Quentin, mi-figue, mi-raisin : » Mais ca va pas être trop dur ? »
-« Ne t’en fais pas, on va prendre les choses, les unes après les autres. Et tu verras que si tu me fais confiance et si tu t’y tiens, je parie que la maison tu vas la finir ! »
– « Ben …, je sais pas ça a l’air compliqué. Puis moi, j’ai jamais fini quelque chose de ma vie. »
-« Tu m’as dit tout à l’heure que tu voulais faire quelque chose dont tu serais fier. Si moi, je dis que tu peux le faire, c’est que tu peux le faire. Alors Go ? »
-« Go alors ! ». Et voilà Quentin qui se lance. Nettoyage du sol, vérification du matériel, récupération des matériaux, et tout est prêt. Mais, voici le premier écueil.
-« Les plans ! » Quentin n’aime pas.
-« Pas de soucis, on en fera pas, mais il faut bien penser aux mesures. »
Il tourne, il vire. Cherche dans une armoire. Se pose sur un agglo et se lève d’un coup. » Mais je vais la faire de 5 pas de long et 3 pas de côté. » Puis, la sonnerie retentie, c’est la fin de journée. – » Alors Quentin, tu vois que ça passe vite le temps et en plus, t’es pas sorti cette fois-ci. »
-« Demain, je continue, c’est sûr ! ».
-« On verra demain, à chaque jour suffit sa peine. »
Et voilà, le projet est parti. Tous les jours de la semaine, Quentin fait du béton, il monte les parpaings, il vérifie avec le fil à plomb. Ça construit et la maison se monte.
Au fur à mesure du temps, un cérémonial se met en place. Dès que la cloche sonne, Quentin court voir l’instituteur de la classe et demande qu’il prenne des photos de l’oeuvre du jour.
La nouvelle période de vacances arrive, La maison est finie.
– » Et ben, tu vois que tu l’as fini ta maison » dit l’éducateur de l’atelier. » Es-tu content ? je t’avais bien dit que si tu me faisais confiance et que tu m’écoutais, tu pourrais être fier de toi. »
-« Oui, Monsieur, vous aviez raison. Aujourd’hui, je suis fier de moi et en plus, je ne me fais plus punir. »
C’est ainsi qu’un binôme élève-professeur a fonctionné. Le travail a été rude, la colère, les cris, les compromis et les joies ont permis à un jeune de dire enfin qu’il avait fini un ouvrage dont il était fier.